Contexte
Le besoin non satisfait est généralement décrit comme le pourcentage de femmes sexuellement actives et fécondes qui disent vouloir retarder ou arrêter la procréation et qui n'utilisent aucune forme de planification familiale (PF). La mesure des besoins non satisfaits repose sur les désirs déclarés des femmes de retarder ou de limiter les futures grossesses. Les désirs de fécondité des femmes fluctuent en fonction des influences individuelles et sociales, et se traduisent souvent par des désirs de fécondité ambivalents et des femmes qui rationalisent les futures grossesses comme prévu. Des études antérieures ont démontré que le recours à la contraception ne permettait pas nécessairement de prédire l'issue des naissances chez les femmes qui ne savaient pas si elles désiraient ou non un autre enfant.
L'étude, utilisant des données longitudinales de quatre villes de l'Uttar Pradesh, en Inde, examine si les désirs de fécondité et l'utilisation de la PF au départ ont prédit les comportements de procréation ultérieurs au cours de la période de suivi de deux ans.
L'étude comportait deux questions de recherche clés :
Résultats de l'étude
L'utilisation des méthodes de PF ne semble pas avoir influencé le taux de grossesse chez les femmes qui voulaient tomber enceintes au moment de la référence. Pour les femmes qui voulaient attendre plus de deux ans avant d'avoir un autre enfant, celles qui ne faisaient pas appel à la PF étaient légèrement plus susceptibles de devenir enceintes que celles qui faisaient appel à la PF. Il y avait, cependant, une grande corrélation positive entre l'utilisation des méthodes de PF et une diminution de la probabilité de grossesse pour les femmes qui ne voulaient plus d'enfants.
En général, les femmes qui ne voulaient pas (plus) d'enfants étaient moins susceptibles d'avoir une grossesse au cours du suivi de deux ans (qu'elles aient utilisé ou non une méthode de PF) ; 10 % de ces femmes ont eu un accouchement. Les femmes qui voulaient retarder l'accouchement ou qui voulaient un enfant immédiatement avaient des taux de naissance similaires (51 % et 47 %, respectivement).
L'étude suggère qu'il y a une grande rationalisation post-hoc, ce qui signifie que de nombreuses femmes qui n'avaient pas prévu de devenir enceintes ont déclaré leur grossesse comme étant désirée une fois qu'elles avaient conçu un enfant.
Les données laissent entendre que le taux de " besoins non satisfaits " peut varier selon l'état de grossesse des femmes. La conséquence peut être une surestimation du besoin non satisfait de méthodes de PF.
Implications programmatiques
Certaines femmes sont ambivalentes quant à leur désir de procréer. Ces femmes peuvent opter pour des méthodes de PF traditionnelles qui ont une efficacité moindre, même si des méthodes de PF plus efficaces sont disponibles et accessibles. Les femmes ambivalentes peuvent aussi ne pas vouloir du tout utiliser les méthodes de PF. Pour atteindre ces femmes, les programmes de PF doivent expliquer tous les différents choix de méthodes et dissiper les idées fausses. Les programmes peuvent également expliquer l'importance d'espacer ou de limiter les naissances.
Cette histoire a été écrite à l'origine par le Projet de mesure, d'apprentissage et d'évaluation, qui a évalué les initiatives de santé génésique en milieu urbain (UHRI) au Kenya, au Sénégal, au Nigeria et en Inde. The Challenge Initiativeest chargé d'élargir l'accès aux solutions éprouvées et aux réussites élaborées dans le cadre des UHRI.