En un coup d'œil....

  • Le Projet de mesure, d'apprentissage et d'évaluation (MLE) a entrepris cette étude pour comprendre les incohérences des besoins non satisfaits en matière de planification familiale dans l'Uttar Pradesh, en Inde.
  • De nombreuses femmes ont des désirs de fertilité ambivalents et signalent les futures grossesses comme prévu, indépendamment de leurs intentions antérieures en matière de planification familiale.
  • Le besoin non satisfait peut être une mesure surestimée pour définir le besoin d'une population en matière de planification familiale.

Contexte

Le besoin non satisfait est généralement décrit comme le pourcentage de femmes sexuellement actives et fécondes qui disent vouloir retarder ou arrêter la procréation et qui n'utilisent aucune forme de planification familiale (PF). La mesure des besoins non satisfaits repose sur les désirs déclarés des femmes de retarder ou de limiter les futures grossesses. Les désirs de fécondité des femmes fluctuent en fonction des influences individuelles et sociales, et se traduisent souvent par des désirs de fécondité ambivalents et des femmes qui rationalisent les futures grossesses comme prévu. Des études antérieures ont démontré que le recours à la contraception ne permettait pas nécessairement de prédire l'issue des naissances chez les femmes qui ne savaient pas si elles désiraient ou non un autre enfant.

En Inde, les infirmières sages-femmes auxiliaires fournissent des conseils de planification familiale post-partum dans le cadre d'un programme intégré de vaccination des nourrissons. Crédits d'image : Jennifer Applegate, 2011.

L'étude, utilisant des données longitudinales de quatre villes de l'Uttar Pradesh, en Inde, examine si les désirs de fécondité et l'utilisation de la PF au départ ont prédit les comportements de procréation ultérieurs au cours de la période de suivi de deux ans.

L'étude comportait deux questions de recherche clés :
 

  • Les intentions de fertilité de base et l'utilisation de la PF sont-elles associées à la grossesse au cours de la période de deux ans ?
  • Les intentions de fécondité de base sont-elles associées à l'intentionnalité déclarée des grossesses au cours de la période de deux ans ?
  • Les chercheurs ont cherché à comprendre l'impact des désirs de fertilité sur les comportements de procréation ultérieurs.
    Les résultats indiquent qu'il y a un niveau élevé d'ambiguïté dans le désir des femmes d'avoir un enfant supplémentaire et que, une fois enceintes, les femmes ont souvent rationalisé ces grossesses comme elles le souhaitaient.
    Bien que les besoins non satisfaits soient une mesure utile au niveau des politiques, ils le sont moins au niveau individuel car ils reposent sur les désirs de fécondité déclarés qui sont souvent jugés fluides en réponse aux influences changeantes des individus, des relations et de la communauté.
    Quatre-vingt-douze pour cent des femmes ont déclaré que la grossesse/accouchement était désiré, alors que seulement 6 % ont déclaré que la grossesse/accouchement récent était inopportun et moins de 2 % qu'il était non désiré.

     

    Parmi les femmes qui veulent retarder la grossesse, celles qui n'utilisaient pas la planification familiale (PF) au départ sont légèrement plus susceptibles de tomber enceintes que celles qui utilisaient la PF. Chez les femmes qui veulent éviter de procréer et qui ont recours à la PF, la probabilité prévue d'une grossesse/nouvelle naissance est de 0,11, tandis que chez les femmes qui veulent limiter la procréation et qui n'ont pas recours à la PF, la probabilité prévue d'une grossesse/nouvelle naissance est de 0,26.

     

     

    Résultats de l'étude

    L'utilisation des méthodes de PF ne semble pas avoir influencé le taux de grossesse chez les femmes qui voulaient tomber enceintes au moment de la référence. Pour les femmes qui voulaient attendre plus de deux ans avant d'avoir un autre enfant, celles qui ne faisaient pas appel à la PF étaient légèrement plus susceptibles de devenir enceintes que celles qui faisaient appel à la PF. Il y avait, cependant, une grande corrélation positive entre l'utilisation des méthodes de PF et une diminution de la probabilité de grossesse pour les femmes qui ne voulaient plus d'enfants.

    En général, les femmes qui ne voulaient pas (plus) d'enfants étaient moins susceptibles d'avoir une grossesse au cours du suivi de deux ans (qu'elles aient utilisé ou non une méthode de PF) ; 10 % de ces femmes ont eu un accouchement. Les femmes qui voulaient retarder l'accouchement ou qui voulaient un enfant immédiatement avaient des taux de naissance similaires (51 % et 47 %, respectivement).

    L'étude suggère qu'il y a une grande rationalisation post-hoc, ce qui signifie que de nombreuses femmes qui n'avaient pas prévu de devenir enceintes ont déclaré leur grossesse comme étant désirée une fois qu'elles avaient conçu un enfant.

    Les données laissent entendre que le taux de " besoins non satisfaits " peut varier selon l'état de grossesse des femmes. La conséquence peut être une surestimation du besoin non satisfait de méthodes de PF.

    Dans un campement au bord de la route à Jodhpur, en Inde, une mère plus âgée allaite son cinquième enfant. Beaucoup de personnes pauvres dans cette région ne sont pas au courant des méthodes de PF. Crédits d'image : Ira Singh, 2006.

    Implications programmatiques

    Certaines femmes sont ambivalentes quant à leur désir de procréer. Ces femmes peuvent opter pour des méthodes de PF traditionnelles qui ont une efficacité moindre, même si des méthodes de PF plus efficaces sont disponibles et accessibles. Les femmes ambivalentes peuvent aussi ne pas vouloir du tout utiliser les méthodes de PF. Pour atteindre ces femmes, les programmes de PF doivent expliquer tous les différents choix de méthodes et dissiper les idées fausses. Les programmes peuvent également expliquer l'importance d'espacer ou de limiter les naissances.

    Cette histoire a été écrite à l'origine par le Projet de mesure, d'apprentissage et d'évaluation, qui a évalué les initiatives de santé génésique en milieu urbain (UHRI) au Kenya, au Sénégal, au Nigeria et en Inde. The Challenge Initiativeest chargé d'élargir l'accès aux solutions éprouvées et aux réussites élaborées dans le cadre des UHRI.